Les Grands Maîtres du Temple
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Hugues de Payns est, selon toute vraisemblance, né au château de Payns.
D'apres la chronologie des maîtres du Temple elle suggère qu'il serait né vers l'an 1070 et qu'il serait apparenté à la famille des comtes de Champagne mais on ne sait rien de son ascendance ni de son enfance.
Il se peut également qu'Hugues de Payns soit un descendant du carolingien Hildemar, possesseur de terre à Payns.
On peut penser quà l'image des autres jeunes nobles de son temps, il devint majeur vers l'âge de quatorze ans, puis écuyer d'un chevalier de son entourage, peut être du comte de Champagne lui-même, et enfin chevalier lui-même. Il reçut son fief de Payns, soit en héritage de son père, selon l'usage qui commençait à se répandre en ce Xe siècle, soit directement du comte de Champagne.
Élu Maître de l'Ordre alors qu'il était encore Précepteur de France, il apparaît avec ce titre, pour la premiere fois, dans une donation d'Achier de Paris, comprenant un moulin situé sous le Grand-Pont de la Seine.
Le 14 mai 1150, il tint un chapitre général dans la capitale de la France. Du Cange, dans son étude sur les familles d'Outre-Mer, ne dit rien sur la fin de ce troisieme Maître du Temple, pas plus que l'obituaire de Reims.
Les actes se taisent à partir de 1150.
Nous le retrouvons comme moine de Clairvaux où il mourut, suivant le monologue de l'abbaye, le 12 novembre 1174.
Oncle de saint Bernard, il fut Sénéchal de l'Ordre de 1148 à 1151, selon les cartulaires du Saint-Sépulcre et de saint Lazare.
Il figure pour la première fois comme Maître du Temple, le 27 mai 1155, dans un acte de Baudouin III, roi de Jérusalem, et dans un acte identique daté du 27 juin 1155 concernant une confirmation d'échange avec la reine Mélisande.
Le 3 juillet de la même année, il est cité dans un acte d'Amaury, comte d'Ascalon.
L'obituaire de Bonlieu date sa mort du 17 octobre. L'année ne peut être que 1156 puisqu'à la fin de cette année son successeur apparaît déjà.
André de Montbard est l'un des neuf chevaliers fondateurs de l'Ordre, dont il est membre depuis trente ans. Sénéchal quand il est élu, c'est déjà un vieil homme ( nommé pour faire obstacle au candidat de Louis VII ? ).
Il est aussi l'oncle de Saint Bernard. En l'honorant, on rend hommage au protecteur de l'Ordre.
Originaire de Picardie, le nouveau Maître naquit à Naplouse en Terre Sainte, dont il échangea la seigneurie contre celle de Montréal avec le roi Baudoin III.
Entré assez tardivement dans l'Ordre, il fut élu Maître après la mort de Bertrand de Blanquefort, puisque cette même année, il signe un titre du roi Amaury en faveur des Pisans. C'est tout ce que nous savons sur ce magistère.
Il se démit de ses fonctions en 1171, sans autre précision, pendant le voyage qu'il effectua avec le roi de Jérusalem à Constantinople.
Il est difficile de dater l'élection de ce Maître du Temple.
Arnaud de la Tour Rouge était encore Maître en Provence et en Espagne le 26 novembre 1180, dans un acte où il accordait aux habitants de Miravete le privilège de ne pas payer les péages ni les usages par mer et par terre.
D'après Guillaume de Tyr, le nouveau Maître fut revêtu de sa dignité en 1181 sans précision de mois.
A moins de prendre en considération la mention de l'auteur de la vie des archevêques de Bourges signalant qu'un Eudes de Saint Amand, oncle de l'archevêque de Bourges, le Bienheureux Philippe Berruyer, fut Grand Maître.
Ce dont nous n'avons aucune confirmation par les actes. Néanmoins, il fut élu au tout début de l'année: au mois de mars, le roi Alfonso II d'Aragon fait une donation au Grand Maître (Magister Mayor), Arnault de la Tour Rouge, et à Bérenger d'Avignon, Maître en Provence et en Espagne de la ville de Tortosa et des châteaux d'Azcon Pet de Ribarroya.
Sénéchal du Temple en 1183, lors de l'accord avec l'abbaye de Notre-Dame de Josaphat, il figure, en 1184, comme Maître du Temple, dans un acte de donation à Funes en Aragon. Cet acte n'indiquant pas le mois, l'élection eut certainement lieu dans l'intervalle réglementaire édicté par les retraits du Temple. Suivant les chroniques, et prphpipalement Guillaume de Tyr, il était investi de sa dignité en 1185.
Grand Commandeur de l'Ordre, Gilbert Erail fut élu Maître du Temple au mois de février 1193.
Le 26 mai 1194, le pape Célestin lui adresse une confirmation de la bulle Omne datum optimum dans laquelle il prend l'Ordre sous sa protection et confirme les biens et les privilèges accordés par ses prédécesseurs.
En 1196, par contre, Innocent III lui reprochera la trêve de cinq ans qu'il encouragea, entre le roi d'Angleterre et Saladin.
Le 8 décembre 1198, le Maître scelle un accord entre les Hospitaliers de Saint-Jean et les Templiers, au sujet de différents griefs concernant des biens qu'ils possédaient dans le comté de Tripoli. Au début de l'année 1200, Gilbert Erail est cité comme témoin dans une charte de Chypre. C'est le dernier acte signalant ce Maître.
On sait peu de choses de ce Grand Maître du Temple, sinon qu'il assista, en qualité, de Magister Templi, au couronnement de Jean de Brienne en 1210.
En 1211, il arbitra un conflit entre les Templiers et le roi d'Arménie au sujet du château de Gastein enlevé par les Sarrasins en 1190 et repris par le roi d'Arménie qui refusait de le rendre.
En 1217, d'après Jacques de Vitry, il se rendit à l'assemblée des grands feudataires et des prélats du royaume, à Acre.
Il mourut en Egypte, le dimanche 26 août 1218, de la fièvre épidémique qui ravageait l'armée.
Précepteur du Temple en Sicile et en Calabre, il succéda à Pierre de Montaigu en 1232.
Le grand cartulaire de Nicosie le signale dès le mois d'août 1232 dans l'acte de restitution de Baruth à Jean d'Ibelin par Richard Filangieri.
Le 4 octobre 1232, à Chypre, il arbitra entre le clergé et les barons de l'île, au sujet de dîmes dues par ces derniers.
Le 25 juillet 1233, près d'Acre, une concorde fut signée par les deux Maîtres, Armand de Périgord, Maître de la maison du Temple, et Guérin, Maître de la maison de l'Hôpital, concernant les eaux et les moulins d'Acre.
En novembre 1240, le Maître du Temple, avec le consentement de plusieurs dignitaires, donna aux Maître et religieux de l'ordre de Saint-Lazare, un terrain situé à Acre, dans le Montsumard, dans le quartier dit des Anglais.
Le 17 octobre 1244, ce fut le désastre de Forbie, près de Gaza. Les pertes de l'armée franque furent très importantes, d'après le patriarche lui-même. Le Temple, à lui seul, se vit amputer de trois cent douze chevaliers sur trois cent quarante-huit et de trois cent vingt-quatre turcopoles. Pendant cette bataille, le Grand Maître fut blessé et fait prisonnier. Il mourut peu de temps après dans sa prison.
Guillaume de Sonnac apparaît au début de l'année de 1245 dans un acte concernant l'ordre de Saint Thomas d'Acre. Cet acte, daté, dans la copie du XIII e siècle, du mois de février, permet de dire que l'élection dut se dérouler au début de cette même année.
Son magistère est surtout connu grâce aux chroniques de Joinville. Nous savons qu'il défendit le roi de France, et qu'en voulant le protéger, il fut mortellement blessé à la bataille de Mansourah, le 3 juillet 1250.
Nous ne pouvons prendre la date de 1256, ou de 1257, pour l'élection de Thomas Béraud comme Maître du Temple, étant donné qu'en octobre 1252, il apparaît avec ce titre dans un sauf-conduit accordé à plusieurs personnes devant se rendre à Tripoli.
Il eut un magistère très agité. En avril 1257, Jean de Montfort ratifia les donations faites par son père à Renaud Vichier, Maître du Temple, son prédécesseur. Le 9 octobre 1258, un accord fut passé entre Thomas Béraud, Maître du Temple, Hugues Revel, Maître des Hospitaliers et le Maître des Teutoniques, concernant les contestations qui pourraient être faites sur les biens divers dans les royaumes de Jérusalem, de Chypre, d'Arménie, dans la prphpipauté d'Antioche et le comté de Tripoli.
Ce magistère est marqué par la fin des Croisés en Terre Sainte. Sous sa maîtrise les Templiers acquirent la place de Sajette, le château de Beaufort en 1260, et, en 1262, la place d'Arsuf. Ces possessions défensives seront reprises par les musulmans de Bendochar: Beaufort en 1268 et Arsuf en 1264. Néanmoins, le 27 mai 1262, un compromis fut signé entre frère Thomas Bérard, Maître du Temple et frère Hugues de Revel, Maître de l'Hôpital, dans lequel les deux Maîtres donnaient tous pouvoirs à Thomas, évêque de Bethléem, légat du Saint Siège, à frère Hermann Helderong grand commandeur du Temple, Geoffroy de Sergines, sénéchal et bailli du royaume de Jérusalem et Guillaume Botron, connétable du royaume, pour mettre un terme aux différends entre les deux ordres. Il en fut de même le 21 mai et le 9 juillet 1262. Thomas Béraud est cité en outre le 31 mai 1270 et le 30 septembre 1264 dans le cartulaire de Nicosie; en 1270, il souscrit à la révocation de l'accord conclu le 27 mai.
Le continuateur de la chronique de Guillaume de Tyr signale sa mort le 25 mars 1273. Cette date se trouve confirmée par la lettre du 17 mai de cette même année, écrite par Hugues de Revel, Maître de l'Hôpital, à Guy de Dampierre, comte des Flandres.
Grand Commandeur du Temple au moment de la mort de Guillaume de Beaujeu, il prit le commandement des troupes restantes et se retira à Sidon. Ne voyant aucune issue, il s'embarqua avec ce qui restait des frères de l'Ordre, les archives et les vases sacrés et se retira au château de Sagette où il fut élu Grand Maître au mois d'août 1291.
Son magistère fut de courte durée puisqu'en 1293 il était déjà remplacé par Jacques de Molay.
L'obituaire de Reims signale sa mort au 16 avril. Jacques de Molay étant mentionné dès le mois de janvier 1293 comme Grand Maître, c'est en 1292 que Thibaud Gaudin mourut.
L'an 1136, juin, un acte, passé en faveur de la commanderie de Richerenches cite Robert de Craon en qualité de Maître de l'Ordre. Les documents se rapportant à l'activité intensive du deuxième Maître sont beaucoup plus complets et rapprochés. En réalité, c'est lui le véritable législateur du Temple. Il donna sa forme à l'Ordre, forme qui ne fera qu'évoluer par la suite. Son rôle, à l'intérieur du Temple, fut des plus importants. Il fut un administrateur de premier plan et un juriste éclairé.
Son influence fut grande tant sur les chevaliers que sur l'entourage immédiat des prélats, seigneurs et même des rois.
Pour nous en tenir aux dates extrêmes de son magistère, en dehors de la bulle de confirmation de l'Ordre, Innocent II lui adressa la bulle « Ecclesiasticis utilitalibus », datée du Latran, qui confirmait certaines possessions.
Il est mentionné pour la dernière fois en 1146 à l'occasion d'une donation faite en Navarre.
Guillaume de Tyr le cite en 1148 comme faisant partie des chevaliers qui se joignirent à l'armée de Louis VII.
Cette affirmation est un peu hasardeuse, puisqu'au mois d'avril 1147 son successeur était en place.
L'obituaire de Reims signale sa mort le jour des ides de janvier, soit le 13. Selon l'acte, confirmé par Garcia, comte d'Aragon, ce ne peut être qu'en 1147.
L'an 1149, Brenard de Tramelay ou Dramelay, Dramelai qu'on écrit aussi Dramelet, château de la baronnie d'Arinthod, au comté de Bourgogne, dans la partie qui est aujourd'hui du diocèse de Saint Claude, fils de Humbert, sire de Tramelay, nommé dans un acte de l'an 1131, passé avec Guérie de Coligni (Histoire de Coligny), fut substitué vers la fin de l'an 1149, au Grand-Maître des Barres. Son premier soin fut de rebâtir et fortifier la ville de Gaza, d'où les Templiers firent des courses sur les Sarrasins, et incommodèrent beaucoup, entre autres la ville d'Ascalon (Nangis).
L'an 1150, il marche à la tête de ses chevaliers, sous les ordres du roi Baudouin, pour s'opposer aux progrès de Noradin. S'étant présentés devant le château de Harenc, ils sont obligés de se retirer après quelques jours d'attaque.
L'an 1152, les chevaliers des deux ordres, Secondés par les habitants de Jérusalem, repoussent les Musulmans qui s'étaient avances jusqu'au mont des Olives.
L'an 1153, ils se rendent au siège d'Ascalon entrepris par Baudouin III, roi de Jérusalem. La place était serrée depuis 6 mois du côté de la terre, lorsque la ville fut ravitaillée par mer et reçut un secours d'Egyptiens, aussi nombreux que l'armée qui l'assiégeait.
Le roi ne se rebuta point. Profitant de l'avis des Templiers, il fit approcher de la place une grosse tour de bois ; mais pendant la nuit du 14 août les assiégés jetèrent dans l'espace qui la séparait des murs une grande quantité de matières combustibles qu'ils allumèrent. Heureusement le vent poussa les flammes contre les murs qu'elles calcinèrent et firent tomber.
Le grand maître averti de la brèche que cette chute avait faite, y vole avec 40 de ses chevaliers, entre dans la place, met en fuite par sa présence inattendue, la garnison et les habitants qui se hâtent de gagner la mer. Mais bientôt s'étant aperçus que cette poignée d'hommes n'était point suivie du gros de l'armée, ils reviennent sur eux les chargent et les massacrent tous.
Puis ayant réparé la brèche en diligence, ils leur coupent à chacun la tête pour l'envoyer au soudan, et suspendent leurs cadavres aux murs, à la vue des assiégeants. Guillaume de Tyr (L. XVII, N.21-27), impute ce funeste succès à l'avarice du grand maître qui, voulant que son Ordre, seul dit-il, recueillit les dépouilles de cette opulente ville, se tint sur la brèche pour empêcher le reste de l'armée d'entrer, tandis que sa troupe s'occupait a piller. Mais Guillaume de Tyr, outre qu'il était fort mal disposé envers les chevaliers de Palestine, comme toute son histoire le témoigne, ne parle ici que d'après des oui-dire: « fama est, dit-il ». Les oui-dire ont plus d'une fois trompé cet historien d'ailleurs très estimable ; et l'on sait, comme le remarque le P. Pagi, qu'il mérite beaucoup moins de confiance sur les événements qui l'ont précédé que sur ceux qui sont arrivés de son temps.
De Cange, sur celui qui nous occupe, fait une faute, en disant que le grand maître Bernard de Tramelay y survécut plusieurs années.
Anselme de Gemblours, auteur contemporain, qui ne racontait de la Palestine que ce qu'il en avait appris de témoins oculaires, comme il l'atteste lui-même, dit formellement que le Grand-Maître fut tué dans Ascalon avec tous les chevaliers qui l'avaient accompagné: « Primus proepositus et Dux illius exercitûs qui fraternoe societatis professione Templo militant... cum omni turba suorum obtruncatnr » (Chronologie, ad an 1153).
Originaire de Guyenne, le sixième Maître est mentionné pour la première fois le 2 novembre 1156 lorsqu'il souscrit au traité de paix du roi Baudouin IV avec les Pisans.
L'an 1156, les Templiers avec lui surprennent, dans sa fuite le meurtrier de Dafer, calife d'Egypte, lui enlèvent les trésors qu il emportait, et livrent son fils aux Egyptiens.
L'an 1157, le 19 juin, Bertrand, Surpris lui même dans un de filé par Noradin, est fait prisonnier avec 87 des siens. Enflé de ce succès, le sultan va faire le siège de Panéas ; mais les Templiers, conduits par le roi Baudouin l'obligent à le lever.
Les prisonniers de Grands-Noms suite à la bataille du Lac Meron le 19 juin 1157, au Gué de Jacob: Le Grand-Maître du Temple, Bertrands de Blanquefort, le Comte Bertrand, fils d'Alphonse Jourdain, celui-là même, fils du Comte de Saint-Gilles et de Toulouse.
L'an 1165, Geoffroi Martel, frère du comte d'Angoulême, et Hugues le Brun, sire de Lusignan, étant arrivés avec des troupes en Palestine, frère Gilbert de Laci, précepteur du Temple, les engage, avec d'autres capitaines Francs, à marcher sous sa bannière contre Noradin qui campait dans le comte de Tripoli avec une sécurité dont il était facile de tirer avantage. Ils se mettent eu route, surprennent le camp des Musulmans dont ils font un grand carnage, et obligent Noradin de se sauver à demi nu. Mais il eut sa revanche le 10 août 1165, près du château de Harenc, par la témérité des Francs qui l'attaquèrent en désordre dans sa retraite. De 60 chevaliers du Temple qui se trouvèrent à cette action, il n'en échappa que sept. Le grand maître Bertrand était alors en Egypte où il faisait la guerre avec le roi Amauri. De retour sur la fin de l'année, ce monarque fait pendre douze chevaliers du Temple pour avoir rendu lâchement à Schirkouk le château de la caverne qu'il avait confié à leur garde.
L'an 1166, Bertrand fait une députation au roi de France, avec une lettre où il expose pathétiquement la désolation de la Terre-Sainte Mais.
L'an 1167, il refuse de porter de nouveau les armes en Egypte, à cause du traité de paix dont le procureur général de l'ordre avait été le principal entremetteur.
D'après les actes de Louis VII, c'est lui qui annonça au roi de France, en 1167, la prise de Paneas par Mouddedin.
L'an 1168, Bertrand meurt avec la réputation d'un religieux édifiant et d'un capitaine très versé dans le métier de la guerre.
Le 19 mai 1168, il figure dans la souscription d'une charte du roi Amaury accordant des avantages commerciaux à la république de Pise. L'obituaire de Reims fixe sa mort au III des nones de janvier, soit le 2 janvier 1169.
Sous le magistère de Bertrand vivait André de Montbard, oncle maternel de Saint Bernard. L'abbé Geoffroi l'appelle maître du Temple, et le plus ferme appui du royaume de Jérusalem, dans la Vie de ce saint. Sur ce fondement on l'a fait grand maître de l'ordre faute de savoir distinguer le Grand-Maître des maîtres particuliers. Chifflet et D. Mabillon n'ont pas donne dans cette méprise.
D'origine limousine, Eudes de Saint Amand avait été maréchal du royaume avant de devenir vicomte de Jérusalem, comme le signale Du Cange. On ne peut pas avancer qu'Eudes de Saint Amand fut choisi par Philippe de Naplouse pour lui succéder; c'était contraire aux règles juridiques de l'Ordre, et surtout, rien ne nous le prouve.
Quoi qu'il en soit, en 1172, lorsque Gantier de Mesnil, chevalier du Temple, se fit le meurtrier des envoyés du prphpe des Bathéniens, Eudes était Grand Maître.
Le 18 avril 1174, il souscrit à la confirmation du roi Amaury d'une rente donnée à l'Hôpital de Saint-Jean.
Le 13 septembre de la même année, il est cité dans un acte de Baudouin V.
En 1176, il est à nouveau témoin de la confirmation de la vente du Casal de Beit Daras. Les musulmans ayant engagé de nouveaux combats, Eudes de Saint Amand assista, en 1177, à la bataille de Mongesirat.
Malgré ce que l'on a pu raconter sur l'emprisonnement du Maître du Temple, la célèbre phrase contre la liberté de Saladin, la mort d'Eudes dans les fers, il est à peu près impossible de dater cette affaire, étant donné la succession des actes où le Maître figure comme témoin ou signataire.
Ainsi, en 1178, il reçoit en donation de Renaud, seigneur de Margat, la moitié de Brahim et la moitié du Casal Albot et du Casal de Talaore.
Au mois de février 1179, le Maître conclut un accord avec Roger de Molins, Maître de Saint-Jean de Jérusalem. C'est le dernier acte connu sous ce magistère. La lecture des actes permet de dater exactement la mort d'Eudes de Saint Amand. Guillaume de Tyr dit le 10 juin, lors de la bataille du Gué de Jacob. Nous rejetons cette date ainsi que celle du 30 août, prise du château du Gué de Jacob.
Si Eudes de Saint Amand mourut au Gué de Jacob, ce n'est pas à une de ces dates, car les événements cités sont postérieurs à la bataille du Gué.
Deux bulles d'Alexandre III, l'une du 26 février 1180 et l'autre du 12 avril 1180, prouvent ce que nous avançons, et les Templiers, dans leur obituaire de Reims, nous donnent la date exacte de cette mort, le VII des ides d'octobre, soit le 19 octobre 1179.
Jean de Terric ou Thierry ou Thérence est un mystère pour les historiens de l'Ordre templier. A t-il été élu Grand Maître, ou n'a-t-il été, comme dans les lettres qu'il adresse notamment au pape et au roi d'Angleterre, que « Grand Précepteur de la maison du Temple à Jérusalem » ?
Il est probablement élu temporairement dans l'attente officielle de la mort ou de la démission du Grand Maître de Arnaud de Toroge. Il est situé entre Arnaud de Toroge et Gérard de Ridefort.
Le continuateur de la chronique de Guillaume de Tyr fixe l'élection de Robert de Sablé au début de l'année 1190, devant la ville d'Acre. Cette mention est reprise par les auteurs de « l'Art de vérifier les dates ». Ils précisent que l'élection eut lieu à l'arrivée de Richard, roi d'Angleterre. Or, lorsque le souverain débarqua en Palestine, le Temple avait un Maître, ce qui permet de situer l'élection fin 1189.
On le trouve en 1192, le 10 février, en qualité de témoin de la donation faite par Guy de Lusignan à l'hôpital de Notre-Dame des Allemands à Acre. Ami de Richard Coeur de Lion, il souscrivit, le 13 octobre 1192, à une charte en faveur des Pisans.
Il mourut le 13 janvier 1193, selon l'indication de l'obituaire de Reims.
L'élection de Philippe du Plaissis ne put avoir lieu que dans les trois premiers mois de l'année 1201, puisque le 17 avril il passa un accord avec le Maître de la maison de l'Hôpital portant sur une prise d'eau pour arroser les terres et pour l'usage des moulins des deux ordres dans le comté de Tripoli.
Le 1er février 1205, le pape Innocent III lui renouvela la bulle d'Anastase IV Omne datum optimum.
En 1208, il proposa au Maître des Hospitaliers, de Saint-Lazare et de Sainte-Marie des Allemands, une nouvelle trêve avec les musulmans, ce à quoi les prélats de la Terre Sainte s'opposèrent.
Nous trouvons trace de Maître Philippe, premier de la milice du Temple, dans une confirmation d'échange entre les frères de Saint-Lazare et le roi d'Angleterre, datée de mai 1209.
L'obituaire de Reims fixant sa mort au II des ides de novembre, il est facile d'admettre que Philippe du Plaissis décéda le 12 novembre 1209.
L'an 1218, le continuateur de la chronique de Guillaume de Tyr situe l'élection du Maître du Temple pendant le siège de Damiette, ce qui put avoir lieu à la fin de l'année 1218.
Mais le nouveau Maître en fut informé assez tard: en novembre de cette même année, il signe encore en sa qualité de Précepteur de Provence et d'Espagne.
L'an 1222, Selon les chroniques, il était brave et habile au combat. De nombreux actes jalonnent son magistère, entre autre la sentence rendue au moins d'août 1222 par Pélage, évêque d'Albano et légat du Saint-Siège, au sujet des biens situés sur le territoire de Tyr, matière à procès entre les chanoines du Saint-Sépulcre et la maison de l'Hôpital. En 1229, il refusa d'accompagner Frédéric II d'Allemagne, souverain excommunié.
Pierre de Montaigu mourut en 1232. L'empereur d'Allemagne, devenu roi de Jérusalem, venait de s'allier avec les musulmans en la personne d'Al-Kâmil.
Il est probablement élu temporairement dans l'attente officielle de la mort ou de la démission du Grand Maître de Pierre de Montaigu.
Il est situé entre Pierre de Montaigu et Armand de Périgors.
Avant d'être élu Maître du Temple, Renaud Vichier fut commandeur du Temple dans la ville d'Acre en 1240, puis Maître du Temple en France, où nous le trouvons dès le 19 août 1246.
Devenu maréchal de l'Ordre, il assista à la bataille de Mansourah. Il fut élu Maître de l'Ordre à la mort de Guillaume de Sonnac.
Selon Joinville, il fut choisi sous l'influence du roi de France. Ce dernier ayant été fait prisonnier, il refusa à Joinville la quote-part de l'Ordre du Temple pour payer la rançon, ce qui n'empêcha pas Saint Louis d'aimer le Maître pour sa loyauté et son courage. Il en fit d'ailleurs le parrain de son fils Jean-Tristan, en 1250.
Contrairement à ce que dit le continuateur de la Chronique de Guillaume de Tyr, Renaud de Vichier n'est pas mort en 1257, puisqu'en octobre 1252, il était déjà remplacé. Il mourut, en effet, le 19 janvier de cette année, à en croire l'obituaire de Reims.
Originaire de la célèbre famille du Forez, et non de Bourgogne ou de Franche-Comté comme on l'a cru, Guillaume de Beaujeu fut le dernier Maître à siéger en Terre Sainte durant toute sa maîtrise.
En 1271, commandeur du Temple dans le comté de Tripoli, il était au moment de son élection, commandeur des Pouilles.
Le 13 mai 1273, il est Elu, il résidait à Acre.
Avant de rejoindre la Terre Sainte, il assista, en mai 1274, au concile de Lyon dont le premier objectif fut la réunion des Eglises d'Orient et d'Occident, et le deuxième la convocation d'une nouvelle croisade.
Les Gestes chypriotes précisent qu'entre 1275 et 1282, il arbitra, avec charité et libéralité, les différends entre le Temple et le comté de Tripoli.
Le 27 juin 1275, il souscrivit à l'offre faite par Henri de Lusignan à la garnison française du Château d'Acre. Respectueux des trêves signées avec les musulmans, il fut un véritable chef de guerre. Sous son magistère, le pape entama des conversations d'unification avec les deux grands ordres de Palestine: Temple et Saint-Jean.
L'aboutissement de toutes les rancunes, préparé par les habiles légistes de Philippe le Bel, entre autres les cyniques Pierre Dubois, Nogaret et Enguerrand de Marigny, se cristallisera dans un ignoble procès contre l'Ordre, accusé d'avoir trahi la chrétienté.
Sous la maîtrise de Guillaume de Beaujeu se joua la dernière carte de la Terre Sainte et du royaume latin. Les musulmans résistèrent, malgré une nouvelle menace, plus angoissante, du côté français. Le sultan du Caire Kalaoun Malek al Mansour s'empara successivement de Margat, de Laodicée, de Sidon, de Tyr. Son fils, Kabid Achraf continua la lutte et vint menacer Acre.
Dès le début du mois de mars 1291, les habitants d'Acre se préparèrent au combat et se répartirent en quatre divisions: la première sous les ordres de Jean de Grailly et d'Othon de Granson; la seconde obéissant au chef du contingent des chypriotes et au lieutenant des Teutoniques; la troisième aux Maîtres de Saint Jean et de Saint Thomas; la quatrième aux Maîtres du Temple et de Saint-Lazare.
Plusieurs ordres militaires s'étaient joints aux diverses divisions: les Chevaliers de l'Epée, ceux de Saint-Laurent, ceux de Saint-Martin des Bretons, ceux du Saint-Esprit.
Le 18 mai 1291, Guillaume de Beaujeu, mortellement blessé, fut transporté par une des poternes du rempart du Montmusard, dans un logis du quartier, près de la porte Saint-Antoine. Le reste des troupes se retira sur les vaisseaux pour gagner Chypre. Le patriarche de Jérusalem, Nicolas de Hanappe, et le Maitre de l'Hôpital périrent noyés, tandis que le lieutenant de Saint-Lazare était tué.
Membre de la famille de Longwy-Rohan, originaire de, Franche-Comté, Jacques de Molay fut élu Maître du Temple à la fin de 1292.
En janvier 1293, il figure à ce titre dans un acte concernant l'île de Chypre. Donc, la date, toujours avancée, de 1298, est fausse.
En 1293, avant juin, il écrivit à Edouard d'Angleterre pour lui annoncer la nomination de Guy de Foresta comme visiteur de l'Ordre dans les îles Britanniques. Nous n'allons pas épiloguer sur le dernier Grand Maître de l'Ordre du Temple, puisque l'étude du procès en fera largement état.
Il mourut sur le bûcher de l'île aux Juifs, le 11 mars 1314, après avoir passé plusieurs années en prison et enduré les plus horribles souffrances.
Quoi qu'il en soit de cette suite de Grands Maîtres, tous les actes se complètent les uns les autres pour donner une liste juste et exhaustive des Supérieurs du Temple.
Jacques de Molay, né vers 1244 dans une famille noble de Franche-Comté, est élu Grand Maître à la mort du moine Gaudin.
Il est alors Maréchal de l'Ordre. C'est un militaire plus qu'un politique, ce qui ne va pas être sans conséquences, dans la chute de l'Ordre; mais même un diplomate avisé aurait-il pu, face aux « juristes » de Philippe le Bel, sauver l'Ordre ?
Le khan des Tartares Mongols, Kazan, s'est allié au roi d'Arménie pour déclarer la guerre au sultan d'Egypte.
En 1299, il propose aux Templiers et aux Hospitaliers de leur rendre la Terre Sainte (dès qu'il l'aura conquise) s'ils s'associent à son entreprise. Templiers et Hospitaliers lèvent des troupes, et participent à une grande victoire contre le sultan d'Egypte.
Ils retrouvent la Terre Sainte et les villes qu'ils ont quittées dix ans auparavant, mais sans fortifications.
Ils entreprennent de relever les murailles de Jérusalem lorsque le Khan abandonne le terrain conquis pour retourner en Perse mater une révolte.
Templiers et Hospitaliers sont à nouveau seuls face au sultan d'Egypte, et malgré leurs appels pressants à l'Occident, où leur retour dans Jérusalem a provoqué une explosion de joie, les renforts tardent à venir. Pour éviter un carnage comme celui de Saint-Jean d'Acre, ils sont obligés de quitter la ville sainte, et de retourner à Chypre. Le rêve d'une Jérusalem chrétienne est définitivement brisé.
A Chypre, les deux Ordres sont à l'étroit. Le roi de l'île, descendant de Guy de Lusignan, leur a interdit d'y acquérir des propriétés, de crainte qu'ils lui disputent son pouvoir, comme ils l'ont fait aux rois de Jérusalem. Les Hospitaliers s'emparent de l'île de Rhodes, et y installent leur quartier général.
Les Templiers sont tentés de s'implanter en Sicile, dont le souverain entend les utiliser pour une expédition contre la Grèce. Le Templier Roger, qui dirige ce corps expéditionnaire, s'empare d'Athènes, s'avance vers l'Hellespont, ravage une partie de la Thrace.
Lors de l'expédition, les Templiers dédaignent les villes tombées en leur pouvoir; ils ne gardent pour eux que les richesses pillées.
Richesses que, maladroitement, ils étaleront, tandis qu'on leur reprochera de n'avoir pas su garder la Terre Sainte, en insinuant qu'elle était devenue trop pauvre pour eux…
En 1306, à la demande du pape Clément V, qui a le projet de faire des Templiers une milice pontificale, le quartier général du Temple est transféré à Paris.
L'Ordre est né de chevaliers partis du royaume de France, il y retourne. C'en est fini de la gloire de l'Ordre, de l'épopée templière, et des exploits des chevaliers à la croix pattée dans les déserts de la Terre Sainte.
Philippe le Bel qui, depuis le palais du Louvre, a vue sur le donjon du Temple, prépare sa chute.
Ce dernier et malheureux Grand-Maître fut recommandé par Boniface à Jean, roi de l'Ile de Chypre qu'il habitait (1298). Le Saint-Père rappelant tous les services de l'Ordre à la mémoire du monarque, lui commanda (1299) de faire une restitution complète des revenus dont il avait privé le Temple et l'Hôpital et de révoquer le décret par lequel il avait interdit aux membres des deux Collèges la construction de maisons et d'églises dans ses Etats [Vertot, t, I. p 622].
Lorsque Gazan, roi des Tartares, eut pillé la Syrie, il députa des ambassadeurs à Rome pour offrir le pays aux Chrétiens et s'y faire envoyer les trois Ordres.
Clément V, assis dans la chaire apostolique, commença de longue main et sans doute sur l'instigation de Philippe-le-Bel, roi de France, à menacer l'Ordre d'une révolution. Le nouveau Pape reprit le projet de fondre en un seul les Instituts du Temple et de l'Hôpital; Jacques de Molay, dans une justification de haute convenance, lui développa péremptoirement les dangers de cette mesure (1306).
Encore que la Terre-Sainte fût retombée au pouvoir des ennemis de la foi, les Chrétiens méditaient une nouvelle Croisade. Le Souverain Pontife recueillit des consultations, et Molay donna la sienne qui prouvait à la fois sa profonde science militaire et le vaste déploiement de forces qu'eût nécessité l'entreprise. Il supplia Clément de ne point la faire avec peu de monde, mais de rassembler tous les princes et les soldats de l'Europe (1306).
Le Grand-Maître, que soutenait Amaury, prince de Tyr, prit Tortose en Syrie, et combattit bravement les Sarrasins. Sa vaillance fut souvent couronnée de succès. Enfin, chassé par le sultan du Caire, il crut trouver asile en France, où la sanguinaire avarice d'un roi lui réservait le plus affreux martyre.
L'an 1298, Jacques de Molay, paraît pour la première fois, en 1298, en qualité de grand maître. Il était de la maison des sires de Longvic et de Raon, dans le comté de Bourgogne. Molay est une terre du doyenné de Neublans, au diocèse de Besançon. Jacques de Molay s'était fait connaître à la cour de France, où il avait eu l'honneur de tenir sur les fonts de baptême un des enfants du roi Philippe le Bel. Les historiens ne rapportent que des traits honorables de sa conduite eu Orient.
L'an 1299, le fameux Casan, roi des Tartares Mogols, étant accouru au secours des Arméniens, les Templiers, le grand maître à leur tête, se joignent à lui, contribuent à la défaite des Musulmans, et reprennent plusieurs places, entre autres Jérusalem, où ils restent en garnison mais: ce ne fut pas pour longtemps.
L'an 1300, la ville sainte retombe sous la domination des Musulmans, qui achèvent d'en raser les fortifications. Ce malheur n'abat point le courage du grand maître. Retiré dans l'île d'Arade, il incommode les infidèles au point d'obliger le gouverneur de Phénicie à demander du secours pour le repousser.
L'an 1301, un émir étant venu l'attaquer, la victoire se déclare pour le Musulman. Cent vingt chevaliers sont faits prisonniers et conduits au Caire.
L'an 1303, les troupes du Temple et de l'Hôpital, réunies pour la seconde fois à celles de Casan, font de nouveaux efforts contre le Musulmans. Mais elles furent si maltraitées en deux rencontres que les chevaliers prirent le parti de retourner en Chypre. La même année les Templiers de France prennent le parti du roi Philippe le Bel dans ses démêlés avec le pape Boniface VIII. Ils en furent bien récompensés par la suite !
L'an 1305, de Molay, ses hauts officiers, et tous les sujets de l'ordre en général sont représentés au pape Clément V comme des apostats, des hérétiques, des abominables. Le pape mande en France le grand maître du Temple avec celui de l'Hôpital pour ôter tout sujet de soupçon au premier.
L'an 1306, de Molay arrive, avec soixante chevaliers, à la cour d'Avignon. Le pape l'amuse jusqu'à la conférence de Poitiers.
L'an, 1307, cette conférence se tint entre ce pontife et le roi de France. On y concerta les mesures convenables pour supprimer la chevalerie du Temple. Le grand maître et les précepteurs instruits de ce qui se tramait contre eux vont se jeter aux pieds du pape le suppliant d'informer sur les faits dont on les accuse. On informe, et de quelle manière ? Deux scélérats renfermés pour leurs crimes, l'un Templier, et l'autre bourgeois de Béziers, sont reçus dénonciateurs contre tout l'ordre.
L'an 1307, le 15 octobre, soixante chevaliers, avec le grand maître sont arrêtés à Paris. Le secret fut si bien gardé, que tous furent saisis à la même heure par toute la France.
L'an 1307, le 22 novembre, le pape mande à tous les souverains de l'Europe de sévir contre les Templiers. Le roi d'Angleterre prend leur défense. Depuis ce temps de Molay, passa des prisons de Paris, en celles de Corbeil ; de là, il fut conduit à Chinon, et enfin ramené à Paris, où l'on acheva son procès, après lui avoir fait subir la question.
L'an 1314, (N.S.), le lundi après la fête de Saint Grégoire le Grand, suivant Guillaume de Nangis, c'est-à-dire le 18 mars, il fut condamné au feu pour n'avoir pas voulu confirmer le aveux qu'il avait faits dans la torture, et les avoir même publiquement rétractés.
L'exécution se fit dans ce qu'on nomme aujourd'hui la place Dauphine. Le grand maître eut pour compagnon de son supplice Gui, frère de Robert III, dauphin d'Auvergne. Tous deux protestèrent de leur innocence en mourant. On a parlé sur les conciles de Paris et de Senlis, tenus en 1310, de l'exécution de plusieurs autres Templiers qui firent les mêmes protestations. Le grand maître avait survécu à son ordre. Clément V étant au concile de Vienne, le supprima dans un consistoire secret tenu le mercredi saint, 22 mars de l'an 1312 ; suppression qu'il publia le 3 avril suivant 1313, dans la deuxième session du concile, et non le 22 mai, comme le marquent D. Félibien et l'abbé de Vertot. Il est remarquable que la bulle qu'il donna le 2 mai suivant, « vi nonas maii », porte que cette suppression n'est point ordonnée par jugement définitif ; mais par sentence provisionnelle ; et cependant elle dispose des biens des Templiers en faveur des chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. Le parlement de Paris, en conséquence de cette décision, rendit son arrêt le mercredi après l'Annonciation 1312 (V.S.), pour mettre frère Léonard de Tibertis, procureur général du maître et des frères de l'ordre hospitalier, en possession des biens des Templiers. Mais il adjugea au roi sur ces biens deux cent mille livres, somme alors immense, pour les frais de procédures. Ainsi finit la chevalerie du Temple 191 an après son établissement.
Jacques de Molay, le dernier grand-maître des Templiers, prit son nom de Molay, petit village du canton de Vitrey où il possédait un château.
Il était encore très jeune lorsqu'il fut admis dans l'ordre du Temple (1265). Il se distingua dans plusieurs rencontres avec les Infidèles. Aussi, ses compagnons le nommèrent-ils grand-maitre à l'unanimité, à la mort de Guillaume de Beaujeu et bien qu'à ce moment il ne fut pas dans l'Orient.
En 1299, il aida les chrétiens à reprendre Jérusalem ; mais, dans la suite, il fut forcé de se retirer dans l'Ile de Chypre où il se préparait à venger les revers des catholiques. Mais le pape le rappela en France en 1305, sous prétexte de fusionner en un seul les deux ordres des Templiers et des Hospitaliers.
Molay amena avec lui soixante chevaliers et un trésor considérable. Philippe-le-Bel le choisit pour parrain d'un de ses enfants, afin de mieux cacher ses desseins.
Le 13 octobre 1307, tous les Templiers furent arrêtés a la même heure dans toute la France. Des inquisiteurs les livrèrent à la torture et réussirent ainsi à arracher au plus grand nombre d'entre eux l'aveu des crimes honteux dont on les accusait.
Après un procès qui dura quatre ans et qui fut soumis, pour la forme, au concile œcuménique devienne, l'abolition de l'ordre des Templiers fut décrétée par le pape Clément V, sous la pression de Philippe-le-Bel.
Beaucoup de Templiers périrent sur le bûcher en affirmant leur innocence.
Jacques de Molay fut livré à son tour au supplice le 18 mars 1314. Son bûcher était dressé à l'endroit même où est aujourd'hui la statue de Henri IV.
La seigneurie appartint à l'origine à une vieille famille de chevalerie comtoise qui en portait le nom, et dont Jacques de Molay, grand maître de l'Ordre des Templiers, est le membre le plus illustre; elle passa ensuite aux de Lassau et aux de Lillebonne. Ruines du château féodal. Dans l'église, qui est au hameau de Laître, tombes intéressantes du XVIe siècle.
Molay (Jacques de), grand maître des templiers, né à Molay (Jura) plutôt qu'à Molay (Haute-Saône) vers 1243, mort à Paris le 11 mars 1314. Fils d'un simple gentilhomme et entré dans l'ordre du Temple en 1265, il en fut élu grand maître en 1298, non sans une vive opposition. Comme il avait fait déjà ses preuves de bravoure en défendant la terre sainte et était à Chypre où il avait du se retirer avec ses chevaliers, il reçut de Clément V, en juin 1306 ou 1307, l'invitation de venir conférer avec lui au sujet d'un projet de croisade et de fusion des ordres du Temple et de l'Hôpital.
Les deux mémoires qu'il remit au pape sur ces points se trouvent dans Baluze (Vitae paparum Avenionensium, 1693, t. III, col. 176-85).
Venu en France avec soixante chevaliers, il se rendit d'abord à Paris pour rétablir l'ordre dans la maison du Temple, puis se rencontra avec Clément à Poitiers après l'avoir entretenu des attaques dont l'ordre commençait à être l'objet, le pape, qui espérait que l'affaire n'aurait pas de suite, l'avait laissé retourner à Paris et il y avait assisté avec honneur aux obsèques de Catherine de Valois, lorsque le lendemain (13 octobre 1307) Philippe le Bel mit les templiers en état d'arrestation. Interrogé à Chinon par des cardinaux, au milieu d'août 1308, puis à Paris, le 26 novembre 1309, par une commission pontificale gagnée au roi, il eut la faiblesse d'avouer, dans la torture, une partie au moins des excès reprochés aux templiers et de ne pas oser prendre la défense de l'ordre pour ne pas se perdre lui-même; mais, soldat peu lettré, il se laissa circonvenir et racheta d'ailleurs ses fautes par son attitude à ses derniers instants.
Il ne fut jamais mis en présence du pape qui s'était réservé de connaître de son cas, et il semble avoir été oublié en prison jusqu'au 11 (et non 19) mars 1314 où il comparut, avec quelques grands dignitaires dé l'Ordre, devant une commission de cardinaux et de prélats, pour entendre la sentence prononcée contre eux.
Molay, de même que Geoffroi de Charney, ayant rétracté ses aveux, fut livré au prévôt de Paris et, le jour même, brûlé comme relaps dans l'île des Juifs près du Palais de justice. Le peuple recueillit ses cendres et l'on prétendit qu'il avait ajourné à comparaître devant Dieu té roi et le pape qui moururent en effet aux termes assignés.
Charta Transmissionis - Larmenius
1314 Johannes Larmenius
1324 Jean-François Thibault D'ALEXANDRIE
1340 Arnould de BRAQUE
1349 Jean de CLERMONT
1357 Bertrand du GUESCLIN BRETAGNE
1381 Jean d'ARMAGNAC
1392 Bernard d'ARMAGNAC
1419 Jean ARMAGNAC
1451 Jean de CROY
1472 Bernard IMBAULT REGENT
1478 Robert de LENONCOURT de LORRAINE
1497 Galeas de SALAZAR
1516 Philippe de CHABOT
1544 Gaspard de SAULX et de TAVANNES
1574 Henri Duc de MONTMORENCY
1615 Charles de VALOIS
1651 Jacques Rouxel de GRANCEY
1681 Jacques-Henri de DURFORT Duc de DURAS
1705 Philippe de BOURBON Duc d'ORLEANS
1724 Louis Auguste de BOURBON duc de MAINE
1737 Louis Henri de BOURBON Prince de CONDE
1741 Louis François de BOURBON Prince de CONTY
1776 Louis Hercules Timoleon de Cosse Duc de BRISSAC
1792 Claude Mathieu Radix de CHEVILLON REGENT
1804 Bernard Raymond FABRE-PALAPRAT
1813 Charles-Antoine Gabriel Duc de CHOISEUL REGENT
1813 Charles Louis le Pelletier Comte de d'AUNAY REGENT
1827 Bernard-Raymond FABRE-PALAPRAT
1838 Charles GUIGUES Comte de Moreton et Chabrillan REGENT
1839 Sir William Sidney SMITH
1840 Jean-Marie RAOUL REGENT
L'histoire des Chevaliers de Saint Bernard
1850 Narcisse VALLERAY REGENT
1866 Dr AGH VERNOIS REGENT
1892 Joseph PELEDAN REGENT
1894/1934 Secrétariat International des Templiers
1934/1935 Conseil de Régence
1934 Théodore COVIAS REGENT
1935 Emile-Clemont-Joseph Isaac VANDENBERG REGENT
1942 Dom Antonio Campelo Pinto de SOUSA FONTES REGENT
1960 Dom Fernando Pinto Pereira de SOUSA FONTES REGENT
2006 Dom Fernando Pinto Pereira de SOUSA FONTES Grand Maitre OSMTH avec le Grand Maitre H.M. et Grand Prieur Magistral de FRANCE Michel PICANDET, ont fondée Le Prioré de Chevalier Saint Bernard, basée sur l’Ancient Rituel de Bernard de Clairveaux
(Militia Templi).
2012 S.E. Monsieur Serge Guillemot a eté nomme Grand Prieur des Chevaliers de Saint Bernard (OSMTH), par Dom Fernando Pinto Pereira de SOUSA FONTES Grand Maitre OSMTH avec l’accord du Michel PICANDET Grand Maitre H.M.
2014 Grand Prieure des Chevaliers de Saint Bernard (GPCSB) on été devenu ORDO EQUESTRI SANCTI BERNARDUS (OESB) sous les auspices de Son Excellence Michel Gerard PICANDET Plancon de LAFANCHERES, Marquis de Panthina, Grande Maitre de l” O.E.S.B.
Les Statuts de l’Association avec le siege a Fontaine-lès-Dijon…